Depuis la démission d'Arnaud Leroy et le psychodrame qui a entouré la nomination de Boris Ravignon, recalée par le Parlement, il se pourrait bien qu'une fumée blanche s'élève enfin au-dessus de l'Ademe : le président de la République propose Sylvain Waserman à la tête l'Agence. 

Issu des rangs du Modem, Sylvain Waserman est un homme politique alsacien qui a notamment occupé les postes de Maire de Quatzenheim de 2008 à 2017 et député de la 2e circonscription du Bas-Rhin de 2017 en 2022. Candidat à sa réélection, il est battu par son opposante issue des rangs de la Nupes. Si son CV ne plaide pas pour une grande connaissance des enjeux liés à la transition énergétique et écologique - si ce n'est un poste de directeur général de Réseau Gaz de Strasbourg, une entreprise publique locale de distributon d'énergie et une activité de conseil qu'il a baptisé "Acting 4 A Sustainable World" - cette nomination était attendue par beaucoup, inquiets de la vacance du pouvoir au sein de cet organisme de pilotage des politiques de transitions. 

Dans les nimbes

Dans une tribune au JDD, un collectif s'inquiétait : "Nous, acteurs de la transition écologique et énergétique, avons besoin au plus vite d’un interlocuteur stable à la tête de l’Agence pour échanger, discuter, et avancer sur nos sujets." Et de brosser à grand traits le profil de ce messi tant attendu. On devine dans certains la figure de Sylvain Waserman : "Le candidat devra être politique, compte tenu des nouveaux équilibres, notamment à l’Assemblée nationale. Il devra avoir eu une expérience de terrain, tant au niveau national que local, compte tenu des enjeux multiniveaux et multisectoriels qui l’attendent. Il ne devra pas être “technocrate”, pour sortir de l’entre-soi administratif, tout en ayant eu une expérience d’élu local et/ou national, complétée éventuellement d’une expérience dans le secteur privé, pour faciliter les échanges à tous les niveaux et avec tous les acteurs." Un peu moins dans d'autres : "Il devra connaître l’Ademe et avoir déjà eu une expérience avec elle, notamment pour répondre aux attentes des salariés, des partenaires et des tutelles de l’agence et pour être opérationnel rapidement. Il devra sincèrement être convaincu, formé et informé des enjeux écologiques qui l’attendent."

Peu connu du grand public, et certainement de la plupart des acteurs avec qui il sera amené à travailler, Sylvain Waserman se sait attendu au tournant. Il devra rapidement faire ses preuves, sous réserve que le Parlement valide cette nomination, ce qui, à en croire l'histoire récente, n'a plus rien d'une évidence. 

 AM

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